Année johannique

9 mai 1920 : canonisation de Jeanne d’Arc

La canonisation n’est pas une élection. L’Église et les saints ont le temps, ils ont l’éternité devant eux.

Les siècles ont passé. Jeanne n’est pas seulement aimée des Français. Des Allemands, des Espagnols, des Anglais – même des Anglais – surtout les Anglais, la considèrent comme une sainte. Le temps est venu qu’elle soit proclamée sainte officiellement par l’Église universelle.

Dès 1869, Mgr Dupanloup, évêque d’Orléans, prend l’initiative d’une requête au Pape Pie IX, pour demander la canonisation de Jeanne.

Les cardinaux anglais s’associent à cette démarche et Mgr Gillis, évêque d’Edimbourg, écrit au nom des catholiques d’Angleterre cette touchante supplique :

Je viens de parmi ceux qui brûlèrent Jeanne d’Arc, inscrire au temple de sa mémoire l’aveu du crime de mes pères et déposer aux pieds de sa sainte image, l’offrande tardive d’une réparation de justice.

Le 18 avril 1909, Pie X proclama Jeanne bienheureuse, Benoît XV la canonisa, le 9 mai 1920. Enfin, en 1922, Pie XI la proclama patronne de la France.

C’est tout le peuple de France que la Troisième République, depuis la loi du 10 juillet 1920, a invité enfin officiellement à célébrer Jeanne comme héroïne nationale, le dimanche qui suit le 8 mai de chaque année, jour anniversaire de la délivrance d’Orléans.

L’Église et le peuple, eux que Jeanne a tant aimés, s’unissent pour commémorer sa mémoire. La longue et fidèle ferveur du peuple chrétien de France pour sa sainte l’a emporté sur tous les obstacles : la République, l’Église et toute la chrétienté fêtent la Pucelle d’Orléans.