La veille de Sa Passion, après avoir institué le sacrement de l’Eucharistie, Jésus demande à Ses disciples de veiller et prier une heure avec Lui dans le Jardin des Oliviers. Mais les disciples sont accablés de tristesse… et ils dorment ! Ce récit est dans les Évangiles (Matthieu 26 ; Marc 14 ; Luc 22 ; saint Jean mentionne la scène au chapitre 15).
Jésus fit la demande à sainte Marguerite-Marie d’instaurer l’Heure sainte :
Toutes les nuits du jeudi au vendredi, Je te ferai participer à cette tristesse mortelle que J’ai bien voulu souffrir au Jardin des Oliviers (…). Pour m’accompagner dans cette humble prière, que Je présenterai alors à mon Père, parmi toutes mes angoisses, tu te lèveras entre onze heures et minuit pour te prosterner pendant une heure avec moi (…) pour adoucir en quelque façon l’amertume que Je sentais de l’abandon de mes apôtres qui m’obligea à leur reprocher qu’ils n’avaient pu veiller une heure avec moi, et pendant cette heure, tu feras ce que Je t’enseignerai.
– Vie et œuvres de sainte Marguerite-Marie
Dans notre paroisse, chaque jeudi soir de 18h45 à 19h45, après la messe en roumain de 18h, nous proposons une heure d’adoration eucharistique en silence, dans l’église du Sacré-Coeur. Le chant de l’orgue peut, de temps en temps, nous aider dans notre prière.
Durant l’adoration eucharistique, qui consiste à la fois à contempler la présence réelle de Jésus ressuscité et à consoler Son Sacré Cœur, nous pouvons prier pour nos familles, pour notre travail, pour nos pays.
Notre père le bienheureux Vladimir Ghika aimait particulièrement cette Heure sainte et nous a laissé une très belle méditation. Voici quelques extraits:
Le Coeur de l’Homme-Dieu, nous allons le contempler un instant en le mettant, pour le mieux comprendre, auprès des nôtres. Et dans ce travail de rapprochement, je voudrais les tenir tous comme ramassés dans cette unité qui ne fait de tous «qu’un coeur et qu’une âme», afin de les mieux saisir et de les apporter en quelque sorte d’un commun élan, ainsi unis, près de ce Coeur qui les a aimés avant que le monde ne fût, qui les a fait battre depuis qu’ils sont, qui leur donne toute force pour faire le bien, qui leur réserve, à ces coeurs fidèles, l’indicible tremblement de la résurrection et l’ivresse folle de la vie divinisée dans l’Éternité.
Écoutez …
Un coeur sacré bat silencieusement, pour toujours, à l’ombre des autels, un coeur de chair, symbole efficace et vivant de l’Amour Éternel de Dieu pour nous, source véridique et proche de toute grâce: le Coeur de notre Maître invisible et présent, qui tressaille dans sa poitrine. Il nous dit l’amour incarné de Dieu, l’amour de l’Homme-Dieu traîné pour nous dans les misères d’une humble vie, d’une existence tourmentée, d’une passion atroce, d’une mort réelle, – soumis enfin à l’admirable mais passive et brutale servitude de l’aliment surnaturel, du Pain de miracle où il s’est laissé survivre. Et nous voyons ce mystère de l’amour infini concentré dans le coeur qui a goûté, ressenti et vécu tout cela. Et nous regardons de toute notre âme, avec une sorte de crainte aimante, ce lambeau de chair docile à tous les mouvements d’une âme et d’une vie comme la nôtre, mais une âme et une vie qui n’ont pas connu le mal, qui ont été celles du Verbe de Dieu.
Mon coeur et les vôtres sont venus s’approcher de ce Coeur. Nous sommes ici dans la maison de Dieu. Jésus y est aussi présent qu’il y a deux mille ans au milieu de ses disciples. Le sacrement de sa présence réelle est ici devant nous. Et, dans ce sacrement, le coeur divin bat pour l’Éternité.